Valérie PERRIGUEY EI
Praticienne en massages à Liverdun

« Ce que j’aimerais ne plus jamais entendre face aux douleurs invisibles : “c’est dans la tête” »


Quand le stress s’imprime dans le corps : comprendre la somatisation et l’apport de la réflexologie

Le paradoxe du « prendre sur soi »

On entend souvent cette phrase : « Il faut prendre sur soi. »

Mais qu’est-ce que cela veut dire, concrètement ?

  • Fermer les yeux sur sa douleur ?
  • Faire semblant qu’elle n’existe pas ?
  • Continuer à avancer malgré tout ?

En réalité, « prendre sur soi » revient souvent à nier un message du corps. Et lorsque ces signaux sont ignorés, ils finissent par s’intensifier.

La somatisation : quand les émotions deviennent symptômes

Toutes les émotions ont une traduction physique : on pleure quand on est triste, on tremble quand on a peur. Mais parfois, cette connexion esprit-corps va plus loin : le stress et les émotions se transforment en symptômes bien réels.

C’est ce qu’on appelle la somatisation.

« La somatisation exprime une détresse psychologique par le biais de symptômes physiques qui ne peuvent être attribués à des maladies médicales. » (Psychologue.net, 2019)

Exemple : Sarah, une adolescente brillante, a commencé à s’évanouir jusqu’à 20 fois par jour lors de son entrée au collège. Après de nombreux examens médicaux, aucun problème organique n’a été trouvé : il s’agissait d’un trouble somatique lié au stress.

Exemple : Leo, atteint d’une colite ulcéreuse, voyait ses symptômes s’aggraver chaque fois que ses angoisses augmentaient.

Ces situations sont difficiles, car l’entourage pense parfois : « c’est dans la tête », « il fait semblant », « il n’y a rien à faire ». Pourtant, la souffrance est bien réelle, même si elle est invisible. Et ce sentiment d’être incompris accentue encore la détresse.

Mon approche en réflexologie : un travail d’équipe

Une séance de réflexologie commence toujours par un bilan personnalisé.

Je prends le temps d’échanger avec la personne pour comprendre :

  • Quand apparaissent les troubles (matin, soir, repos, effort…) ?
  • Quelles situations déclenchent les symptômes (stress, émotions, fatigue) ?
  • Quels sont les ressentis dans le corps ?

Puis, le toucher réflexologique me permet d’observer : la texture des tissus, les zones sensibles, les points douloureux.

À partir de là, je construis une approche en agissant sur trois niveaux :

  • Zones réflexes locales → proches du trouble, pour soulager rapidement.
  • Zones réflexes métaboliques → plus éloignées, mais pouvant être la cause.
  • Zones réflexes énergétiques → en lien avec les émotions, pensées et principes de la médecine chinoise.

Exemple concret : une personne que j’accompagne vivait des épisodes de détresse respiratoire. Le bilan m’a orientée vers la zone diaphragmatique, mais aussi vers les intestins. En travaillant sur l’ensemble, les oppressions se sont apaisées et la respiration est redevenue plus fluide.

Le bilan : comprendre avant d’agir

En réflexologie, chaque séance débute par une écoute approfondie. Je cherche à comprendre :

  • Quand surviennent les douleurs ?
  • Quelles émotions ou situations les déclenchent ?
  • Comment elles se manifestent dans le corps ?

Ce dialogue guide ma pratique et me permet d’adapter chaque geste.

Les zones réflexes concernées

Lorsqu’un stress s’exprime dans le corps, plusieurs zones réflexes peuvent être travaillées :

  • Zone thoracique (poumons, cage thoracique) → apaiser les oppressions et difficultés respiratoires.
  • Système nerveux (plexus solaire, colonne vertébrale) → calmer le mental et relâcher les tensions.
  • Membres supérieurs (bras, coudes) → soulager les douleurs liées au stress accumulé.

Exemple : chez cette personne en détresse respiratoire, j’ai stimulé les zones liées aux poumons et au diaphragme. Résultat : une respiration plus fluide, mais aussi une diminution de l’angoisse qui l’accompagnait.

Pourquoi la réflexologie ?

La réflexologie n’est pas un simple massage. C’est un accompagnement basé sur un travail d’équipe :

  • le réflexologue apporte son écoute, ses connaissances et son toucher spécifique,
  • la personne apporte son vécu, ses ressentis, ses émotions.

Ensemble, nous avançons vers un meilleur équilibre.

La réflexologie ne remplace pas un suivi médical. Mais elle offre un complément précieux : apaiser les tensions, reconnecter le corps et l’esprit, offrir un espace d’écoute.

La réflexologie dans un parcours global d’accompagnement

La somatisation demande souvent une approche pluridisciplinaire :

  • médecins
  • psychologues
  • kinésithérapeutes
  • travailleurs sociaux
  • praticiens en médecines complémentaires

La réflexologie s’inscrit dans ce cadre en apportant sa spécificité :

  • apaiser les tensions physiques,
  • aider la personne à mieux comprendre ses ressentis,
  • créer un espace où le corps a enfin la parole.

Conclusion : écouter, reconnaître, accompagner

Nous vivons dans une société qui valorise les résultats et les examens médicaux. Mais tout ne se mesure pas.

Certains handicaps ou souffrances sont invisibles. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas une douleur qu’elle n’existe pas.

La réflexologie ne prétend pas tout soigner. Mais elle ouvre un chemin : celui de l’écoute, du respect du rythme de chacun et du travail ensemble.

Parce qu’apprendre à entendre ce que dit son corps, c’est déjà commencer à aller mieux. 

Lire les commentaires (0)

Soyez le premier à réagir

Ne sera pas publié

Envoyé !

Derniers articles

« Ce que j’aimerais ne plus jamais entendre face aux douleurs invisibles : “c’est dans la tête” »

10 Sep 2025

De l’auxiliaire de puériculture à la réflexologue : mon chemin vers une approche plus douce, plus humaine

08 Août 2025

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo

Connexion